
Investir
au Gabon
Superficie:
267 667 km²
Capitale: Libreville
Population: 1,2 millions d'habitants
PIB par habitant: (4030 €)
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Prévisions
de croissance du PIB en 2002: +1,5 %
Taux de croissance du PIB en 2001: +1,9 %
Inflation en 2002 (prév.) : +1,5 %
(Source BEAC, Sept. 2002)
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L'économie
gabonaise
L'économie
gabonaise est marquée par l'existence d'importantes ressources
naturelles, une agriculture qui ne satisfait pas les besoins
du pays et un effort pour réaliser quelques opérations
d'industrie lourde et les conditions d'implantation d'une
industrie légère adaptée au pays.
Le
secteur primaire est dominant et il présente l'avantage,
par rapport à d'autres pays fournisseurs de matières premières,
d'être relativement diversifié.
Le
pétrole est la principale ressource du pays. Des gisements
de pétrole considérables se trouvent sur la terre ferme
ainsi que sur le plateau continental. La production off
shore représente 80 p. 100 de la totalité du tonnage produit.
Au cours des années, la production a connu un mouvement
en dents de scie. En 1957, elle s'élevait à 176 000 tonnes;
elle atteignit 11,325 millions de tonnes en 1976 pour tomber
aux environs de 8,626 millions en 1985 et remonter à 14
900 millions en 1991. Cette évolution peut être expliquée
par le moindre rendement des forages en mer qui sont généralement
de taille modeste, le déclin de certains champs de production
et les obstacles rencontrés pour effectuer une prospection
dans des régions difficiles. Le Gabon se situe au quatrième
rang des producteurs africains. Le pétrole est exporté en
grande quantité vers les États-Unis (3,133 millions de
tonnes en 1984), la France et l'Espagne (entre 1 et 1,2
million de tonnes), le Chili et Taïwan. Les quantités produites
sont exportées à raison de 90 p. 100, le reste étant raffiné sur
place pour la consommation locale et quelques exportations.
En 1985, le produit des ventes pétrolières a été de 397,8
milliards de francs C.F.A., mais la baisse de la demande,
celle des prix et la chute du dollar ont nettement affaibli
les résultats obtenus au cours des années récentes. La
production du pétrole est dominée par les compagnies Elf
Gabon (filiale d'Elf Aquitaine), qui est la principale
avec une participation de l'État gabonais de 25 p. 100,
Shell Gabon et la Société nationale Elf Aquitaine.
Le
Gabon dispose d'autres ressources minérales, parmi lesquelles
le manganèse et l'uranium occupent la place la plus importante.
Le Gabon a des gisements considérables de manganèse, notamment à Bagombé.
La production a connu une évolution heurtée: en 1979, la
production de manganèse métallurgique était de 2,188 millions
de tonnes pour tomber à 1,368 million de tonnes en 1981
puis remonter à 2,1 millions de tonnes en 1985 et 2,25
millions de tonnes en 1988. Avec ces quantités produites,
le Gabon se situait en 1985 au troisième rang mondial derrière
l'Union soviétique et l'Afrique du Sud et il dispose de
25 p. 100 des réserves mondiales.
L'éloignement
des lieux d'extraction de la mer crée des difficultés d'acheminement.
Pour évacuer le minerai, un téléphérique, qui est le plus
long (76 km) et le plus rapide du monde, a été construit
entre Moanda et la frontière du Congo ainsi qu'une ligne
de chemin de fer de 285 kilomètres qui se raccorde au Congo-Océan
et arrive enfin au port après 200 kilomètres de transport
sur cette ligne. La construction du Transgabonais jusqu'à Franceville
offre une nouvelle possibilité d'évacuation du minerai
mais la société productrice est liée jusqu'à l'an 2000
avec le Congo-Océan pour l'exportation des quantités produites;
un arrangement sera sans doute cherché pour valoriser l'investissement
fait pour la construction de cette nouvelle ligne de chemin
de fer et l'aménagement du port d'Owendo.La construction
du port minéralier d'Owendo permet désormais au Gabon d'évacuer
par train son minerai jusqu'à la mer.
L'uranium
constitue également une ressource importante. Les premiers
gisements ont été trouvés à Mounana et ont été suivis par
d'autres découvertes prometteuses mais dans des régions éloignées
et, par conséquent, difficiles à exploiter. Le Gabon est
le sixième producteur mondial d'uranium avec 932 tonnes
en 1985. La production a fluctué au cours des années, de
500 tonnes en 1972 à 1 100 tonnes en 1982 et 850 tonnes
en 1988. Les exportations de minerai ont rapporté 27 059
milliards de francs C.F.A. en 1985, dans un marché peu
actif en raison d'une demande faible. Néanmoins, le Gabon
a, pour l'essentiel, maintenu le niveau de ses exportations
en raison de ses relations privilégiées avec la Cogema
française et ses clients belges, italiens et espagnols.
Il dispose de réserves considérables, de l'ordre de 35 à 40
millions de tonnes. L'arrivée du Transgabonais à Franceville
a modifié favorablement les conditions de l'exportation
du minerai produit. Le Gabon dispose encore de richesses
potentielles considérables, notamment en fer, mais leur
exploitation se heurte au problème de l'évacuation. Elle
sera possible lorsque une branche du Transgabonais sera
construite en direction de Bélinga. C'est une tâche considérable
qui ne pourra être réalisée qu'avec un long délai.
La
forêt constitue une autre source de richesse très importante
pour le Gabon. Elle couvre 80 p. 100 de la superficie du
pays et renferme des essences, telles que l'okoumé, le
sapelli ou l'ozigo, qui sont très recherchées. Le potentiel
exploitable est évalué aux environs de 300 millions de
mètres cubes, dont près d'un tiers est constitué par l'okoumé,
utilisé notamment pour la fabrication de placages et de
contre-plaqués. Les ressources en bois ont été très fortement
exploitées et on a considéré un moment qu'elles constituaient
l'unique richesse de l'économie gabonaise; en 1957, le
bois représentait 87 p. 100 des exportations totales. Depuis
lors, la part du bois a diminué mais elle reste importante.
La production a été de 1,430 million de tonnes en 1985
dont 1,218 million de tonnes ont été exportées pour une
valeur de 50,6 milliards de francs C.F.A. La forêt a fait
l'objet d'une exploitation intensive qui a dangereusement
affaibli le massif. Aujourd'hui, des efforts sont faits
pour reboiser et réglementer sévèrement l'exploitation.
L'agriculture
gabonaise est insuffisante. Elle occupe près de la moitié de
la population, alors que les terres cultivables ne représentent
que 0,5 p. 100 de la superficie du pays. À côté des cultures
vivrières autoconsommées, qui ne couvrent pas et de loin
les besoins de la population, il existe quelques cultures
industrielles en déclin. C'est le cas du café, dont 500
tonnes ont été produites en 1985-1986 contre 1 851 tonnes
en 1981-1982, du cacao avec 1 600 tonnes en 1985-1986 qui
représentent la moitié de la récolte faite quatre ans plus
tôt. Par contre, la culture du palmier à huile progresse
nettement. La crise de l'agriculture gabonaise s'explique
par le désintérêt des populations qui trouvent des activités
plus rémunératrices et par l'afflux de ressources liées
au pétrole et aux autres productions primaires. Un effort
de relance de l'agriculture a été entrepris, mais il donne
des résultats faibles.
L'industrie
gabonaise est encore très peu développée. Elle est principalement
constituée par trois pôles actifs: un petit nombre d'industries
de transformation qui satisfont moins de 10 p. 100 de la
demande; des raffineries, qui travaillent l'une pour l'exportation
et l'autre pour le marché intérieur; et des industries
pétrochimiques. L'ensemble du secteur est en difficulté du
fait de l'atonie du marché pétrolier.
La
situation de l'économie gabonaise est contrastée. Elle
a connu une période d'euphorie au moment de la forte demande
pétrolière puis s'est affaiblie lorsque le marché s'est
essoufflé. Confronté à une brusque et très importante arrivée
de ressources, l'effort de production a baissé et de grands
travaux ont été lancés dont la construction du Transgabonais,
chantier gigantesque qui permet le désenclavement du pays
et l'exploitation des ressources minières. Ces travaux
se sont faits au prix d'emprunts qui ont gravement obéré les
finances gabonaises. Un effort a été accompli à la fin
de 1980 qui a porté des fruits et le Gabon a pu renégocier
les considérables emprunts qu'il avait faits. Néanmoins,
l'économie est en danger à moyen terme en raison de sa
trop grande dépendance du secteur primaire.
Le
Gabon a adopté une politique économique libérale et établi
des relations intenses avec les États occidentaux, et tout
particulièrement avec la France. Il s'est ouvert aux investissements étrangers
attirés par l'importance des ressources naturelles existantes.
Ce pays fait figure de privilégié parmi les États africains
en raison de ses nombreuses richesses connues et potentielles.
Il a connu des difficultés causées par une politique de
gaspillage et par la crise mondiale, mais semble être en
mesure de les surmonter. Néanmoins, sa situation est fragile, étant
donné, d'une part, le caractère épuisable des ressources
sur lesquelles se fonde sa prospérité actuelle et, d'autre
part, le problème posé par le sous-peuplement et le grand
nombre d'étrangers qui font marcher son économie.