Les
institutions et la vie politique
Lorsqu'il
a accédé à l'indépendance dans le cadre de la Communauté française,
en 1959, le Gabon s'est doté d'institutions constitutionnelles
comparables à celles des autres États membres de la Communauté,
c'est-à-dire inspirées par la Constitution française
de 1958. Des négociations entre la France et le Gabon
permirent l'acquisition de la pleine souveraineté internationale
le 15 juillet 1960. Il fallait adopter une Constitution
qui fût en rapport avec la nouvelle situation. Celle
du 21 février 1961 établit un régime présidentiel à la
place de l'ancien régime parlementaire. Elle mit en place
un président de la République élu pour sept ans au suffrage
universel direct, assisté d'un vice-président, et une
Assemblée nationale composée de députés élus au suffrage
universel direct. Une nouvelle Constitution fut promulguée
le 25 mai 1975 et modifiée le 8 mars 1979, le 22 août
1981, le 4 mars 1983 et le 25 septembre 1986. Elle maintient
la forme du régime présidentiel avec une forte prépondérance
donnée au président de la République, élu pour sept ans
au suffrage universel direct, sur les autres organes
et notamment l'Assemblée nationale. L'existence d'un
parti unique, le Parti démocratique gabonais (P.D.G.),
marque profondément la vie politique gabonaise et le
fonctionnement des institutions constitutionnelles.
Les
années qui ont précédé l'indépendance furent marquées
par la compétition des deux formations politiques: le
Bloc démocratique gabonais (B.D.G.), dont le chef était
Léon M'Ba, et l'Union démocratique et sociale (U.D.S.)
de Jean-Marie Aubame. Cette situation dura jusqu'aux élections
législatives de 1964 qui virent la victoire du B.D.G.
sans que l'U.D.S. fût totalement défaite. Le putsch de
1964, auquel l'intervention de l'armée française mit
fin, fut imputé à J.-M. Aubame. Il fut écarté de la vie
politique, et le Gabon s'orienta, à l'image de la plupart
des autres États africains francophones, vers un parti
unique de fait qui fut institutionnalisé en 1968. Le
Parti démocratique gabonais (P.D.G.) est le résultat
de la fusion et du ralliement de toutes les forces politiques
de l'époque.
Le
Parti démocratique gabonais, dont le président fondateur
est l'actuel président de la République, El Hadj Omar
Bongo, n'est plus, depuis 1990, le parti unique puisque
le Gabon a connu une restauration démocratique.
Le
Gabon a adopté une politique économique libérale et établi
des relations intenses avec les États occidentaux, et
tout particulièrement avec la France. Il s'est ouvert
aux investissements étrangers attirés par l'importance
des ressources naturelles existantes. Ce pays fait figure
de privilégié parmi les États africains en raison de
ses nombreuses richesses connues et potentielles. Il
a connu des difficultés causées par une politique de
gaspillage et par la crise mondiale, mais semble être
en mesure de les surmonter. Néanmoins, sa situation est
fragile, étant donné, d'une part, le caractère épuisable
des ressources sur lesquelles se fonde sa prospérité actuelle
et, d'autre part, le problème posé par le sous-peuplement
et le grand nombre d'étrangers qui font marcher son économie.