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La république du Gabon a accédé à la pleine souveraineté nationale le 15 juillet 1960. En 1959, le Gabon était devenu État membre de la Communauté française, dans le cadre de la Constitution de 1958, que la population avait adoptée lors du référendum du 28 septembre 1958.

    Situé en Afrique équatoriale, son territoire, qui a une superficie de 267.667 km2 environ, est bordé à l'ouest par l'océan Atlantique, au nord par la Guinée équatoriale et le Cameroun, à l'est et au sud par la république populaire du Congo.

    Le Gabon est un pays typiquement équatorial, puisque le parallèle zéro le traverse en son milieu. La situation géographique a une influence déterminante sur le climat et l'hydrographie du Gabon. La moyenne nationale de température annuelle est de 26 0C, et le régime de fortes précipitations donne un climat chaud et humide. Il existe de nombreux cours d'eau et un grand fleuve, l'Ogooué, qui sont rarement navigables et n'offrent pas de moyens de communication naturels à un pays qui en manque cruellement en raison du caractère tourmenté du relief et de l'importance d'un massif forestier difficilement pénétrable.

    Le Gabon est peu peuplé, le dernier recensement de la population donne le chifrfre de 1.300.000 habitants.

    Le Gabon possède d'importantes richesses naturelles: bois tropicaux (notamment l'okoumé), pétrole et minerais, tels que le manganèse et l'uranium. Il est le pays africain où le revenu par tête d'habitant est le plus élevé.

    Après 26 ans de régime monopartiste, la vie politique s'est démocratisée depuis 1990 avec la mise en place d'un cadre politique concurrentiel.Mais le PDG, ancien parti unique, demeure toujours la principale force politique face à une opposition représentée, entre autres, par le PGP, le RNB, l'UPG et le CDJ.Le parlement est bicaméral avec une assemblée nationale (120 députés) et un Sénat(96 membres).

Des origines mal connues

    On a cru longtemps que la grande forêt équatoriale n'avait pas été pénétrée. Or, depuis 1960, de nombreuses industries préhistoriques ont été découvertes, à vrai dire surtout dans les savanes (environs de Libreville, savanes de Franceville et de Mouila), mais aussi dans la forêt; l'ampleur de la forêt secondaire semble prouver une occupation ancienne. L'outillage découvert comprend surtout des microlithes du Paléolithique supérieur ainsi que des pièces néolithiques (haches, houes?) et des débris de poteries anciennes.

    Les traditions orales sont beaucoup plus récentes et ne permettent guère d'établir une chronologie. Les peuples de l'Ouest (Myènè, comprenant les Mpongwé, Oroungou, Galoa) semblent installés depuis très longtemps; ceux du Sud-Ouest (Pounou notamment) viennent du Congo; ceux du Sud-Est (Nzabi, Tégué) se rattachent aux Batéké de Brazzaville; ceux du Nord (Kota, Kwélé, Fang) sont venus du nord par vagues successives, à des époques plus récentes. La plupart disent avoir été guidés par les Pygmées, qui suivaient eux-mêmes les pistes des éléphants.

    Les archives locales sont très pauvres et ne remontent guère au-delà du XXe siècle. Dans les archives françaises (Paris et Aix), il existe des documents de l'époque coloniale. Pour les périodes antérieures, les archives anglaises et portugaises offrent quelques renseignements. On en trouvera aussi dans les récits des voyageurs des Temps modernes et dans ceux des explorateurs du XIXe siècle.

Premières interventions européennes (1472-1838)

    La baie appelée par les Portugais «Gabão» (caban) a dû être découverte par eux aux environs de 1472. La côte sud fut longée la même année jusqu'au cap Sainte-Catherine et la reconnaissance complète eut lieu en 1489. La plupart des noms donnés aux points de la côte sont restés portugais. Mais l'effort des Portugais, qui cependant introduisirent le manioc, porta essentiellement sur les îles voisines (São Tomé et l'île du Prince) et sur le Congo.

    Aux XVIIe et XVIIIe siècles ainsi qu'au début du XIXe, les navires hollandais, français et surtout anglais (Barbot, Bowdich) faisaient escale au Gabon pour s'y procurer de l'ivoire, de l'ébène, des bois de teinture et des esclaves. L'épaisseur de la forêt, le cloisonnement extrême des tribus et la pauvreté en hommes limitaient ce dernier commerce. Néanmoins, les Mpongwé de la baie du Gabon, et surtout les Oroungou du cap Lopez, remontant le bas Ogooué en pirogue, se livraient à ce trafic, ainsi que les habitants de Mayumba. Les esclaves étaient des condamnés, des sorciers, plus rarement des prisonniers de guerre; ils étaient vendus par l'intermédiaire de différents peuples jusqu'à leur arrivée à la côte, où les trafiquants européens les enchaînaient en attendant l'embarquement. Les marchandises européennes remises en contrepartie (tissus, barres de fer, plateaux de cuivre, quincaillerie, verroterie, vieux habits, fusils à pierre, alcool, tabac) étaient partiellement utilisées par les tribus courtières de la côte, partiellement troquées par elles, à l'intérieur du pays, contre de l'ivoire et des esclaves. Il en résulta des changements dans la nature des biens de consommation et un renforcement de l'autorité des chefs, qui, de simples arbitres familiaux, devinrent les maîtres du commerce.

    La lente invasion des Fang, venus du nord, se situe à la fin de cette période. Ils n'atteignent alors, par de rares villages, que l'arrière-pays de la baie du Gabon. De là, cherchant le contact direct avec les marchands européens, ils envahiront bientôt la baie et iront jusqu'à l'Ogooué.

L'occupation française (1838-1900)

    En 1838, l'officier de marine français L. E. Bouet-Willaumez négociait avec le roi Denis, chef de la rive sud de la baie du Gabon, l'établissement d'un comptoir français. En 1843, un fort fut installé sur la rive nord, dans un emplacement donné par le roi Louis. Des missionnaires protestants d'origine américaine, puis catholiques d'origine française, divers commerçants européens, les esclaves libérés de navires négriers peuplèrent l'agglomération, composée surtout de villages mpongwé disséminés le long de la côte; elle prit le nom de Libreville.

    Au milieu du XIXe siècle, la traite des Noirs fut bannie de la baie, puis de l'embouchure de l'Ogooué. Le fleuve fut remonté en 1857 par l'officier de marine A. M. A. Aymès jusqu'au confluent de la Ngounié. De 1856 à 1869, P. Du Chaillu pénétra la forêt du Rio Muni et au Fernan-Vaz, parvenant même au cœur du massif central. Mais c'est par l'Ogooué que se poursuivit la découverte. Le commerçant R. B. N. Walker atteignit Lopé en 1871, les explorateurs A. Marche et L. Compiègne le confluent de l'Ivindo en 1874. Les commerçants européens fondaient Lambaréné. Au-delà, les biefs successifs étaient le domaine des piroguiers okandé, puis adouma.

    De 1875 à 1878, Pierre Savorgnan de Brazza remonta le fleuve aussi loin que celui-ci était navigable, puis passa dans le bassin du Congo où il devait, en 1880, établir l'influence française. Libreville devint, en 1888, la capitale du Congo français, dont Brazza était commissaire général. Tout le pays était passé pacifiquement sous le contrôle français, sauf le Nord-Est où se déroulèrent quelque temps des opérations de guérilla.

    L'occupation française, bien que limitée à quelques postes, avait fait cesser le cloisonnement des tribus. Celles de la côte, Mpongwé et Oroungou, qui avaient pris des habitudes européennes, avaient perdu leur monopole d'intermédiaire. Les Fang poursuivaient leur avance, et les tribus pillardes (Akélé) avaient dû se sédentariser. Le commerce était surtout aux mains des Anglais et des Allemands. Les missions chrétiennes essaimaient dans l'intérieur. En 1899, tout le territoire de la contrée, sauf la côte, fut divisé entre les grandes sociétés concessionnaires chargées de la mise en valeur du pays.

La colonisation et l'indépendance

    En 1904, le chef-lieu du Congo français fut transféré à Brazzaville. Le Gabon devint une des colonies de l'ensemble qui, en 1910, reçut le nom d'Afrique-Équatoriale française.

    Les sociétés concessionnaires n'ayant fait qu'exploiter leurs territoires se les virent retirer en 1911. La même année, le Gabon fut amputé de son extrême nord (Woleu-Ntem) cédé au Cameroun allemand. Les Français reprirent cette région au cours de la Première Guerre mondiale. Le commerce de l'ivoire, des bois précieux et du caoutchouc déclinait, mais les exportations d'okoumé, bois de déroulage découvert par le gouverneur de Chavannes dès 1889, augmentèrent. Elles atteignirent 134 000 tonnes en 1913, et 400 000 en 1937. Les chantiers forestiers, surtout denses dans la région côtière, attirèrent la main-d'œuvre de l'intérieur, qui se dépeupla.

    Au Gabon, la Seconde Guerre mondiale commença par un conflit entre vichystes et gaullistes; ceux-ci, avec le concours des troupes du Congo, triomphèrent. Dans les armées de l'Union française (1946-1958), deux personnalités politiques locales s'affirmèrent: Aubame, député au Parlement français, et Léon M'Ba, maire de Libreville. Ce dernier l'emporta lorsque furent créés des exécutifs locaux et devint, en 1961, président de la République gabonaise créée en 1958 dans le cadre de la Communauté et devenue indépendante en 1960. Mort en 1967, il a été remplacé par Albert Bongo (à sa conversion à l'islam, celui-ci devient El Hadj Omar Bongo). Une tentative de coup d'État militaire, en 1964, fut déjouée avec l'aide des troupes françaises.

La population

    Le Gabon est un pays faiblement peuplé et ce caractère marque fortement sa situation économique et sociale. Le peuplement est certainement très ancien, puisqu'il remonte à la préhistoire. Les premiers habitants du pays ont occupé une partie du territoire en s'infiltrant en provenance du bassin du Congo par les vallées de l'Ogooué et de la Nyanga et venant de ce qui est aujourd'hui le Cameroun. Puis ce fut la vague des Pygmées originaires d'Afrique centrale, poussés par les populations bantoues. Ces migrations successives ont chacune laissé des traces, mais l'essentiel de la population est d'origine bantoue. Elle se partage le territoire avec les Fang, qui sont arrivés au XIXe siècle et se sont installés principalement dans le sud-ouest du pays. La population gabonaise est composée d'une soixantaine de groupes ethniques, qui ont longtemps entretenu des traditions différentes et des oppositions réciproques, que le gouvernement s'efforce d'intégrer pour former une nation au sens moderne du terme.

    La faiblesse numérique de la population est un fait important. À la veille de l'indépendance, le nombre des habitants variait entre 450 000 et 630 000 suivant les sources utilisées. L'Annuaire statistique de l'U.N.E.S.C.O., dans son édition de 1980, donnait un chiffre de 500 000 habitants en 1970 qui fait estimer à 553 000 le nombre des habitants en 1981, compte tenu d'un taux d'accroissement de 9,2 p. 1 000 par an. En 1981, le gouvernement a chiffré officiellement la population gabonaise à 1 232 000 habitants, dont 122 000 vivant hors du territoire national.

    Cette population est inégalement répartie. Les agglomérations principales, comme Libreville et Port-Gentil, des zones comme celles de Franceville et du Woleu N'Tem rassemblent l'essentiel de la population et des régions entières, comme celles des monts de Cristal ou des marécages du delta de l'Ogooué, sont vides d'hommes. Ces déséquilibres créent de graves insuffisances économiques car de larges zones sont inexploitées faute d'une population suffisante pour les habiter.

    La situation démographique du Gabon explique que ce pays soit un lieu qui attire les émigrants. Il accueille plusieurs dizaines de milliers d'étrangers qui travaillent dans le pays. C'est le cas des Français qui, avec un nombre de 18 000, sont plus nombreux qu'ils l'étaient avant l'indépendance et aussi d'Africains, principalement originaires de la Guinée équatoriale, les plus nombreux, du Cameroun, du Congo, du Mali, du Bénin, du Burkina Faso, du Nigeria et du Sénégal. Pendant longtemps, le Gabon a accueilli des travailleurs qui venaient pour satisfaire les besoins d'une économie en développement et remplir des emplois de cadres que les nationaux ne pouvaient occuper. Cette attitude était renforcée par l'existence de grandes ressources dans le pays et une expansion rapide. La situation a évolué sous l'effet de plusieurs facteurs: la crise en Europe a fait baisser la demande de matières premières fournies par le Gabon; le gouvernement s'est ému de voir trop de postes importants occupés par des étrangers et les progrès de l'enseignement de tous niveaux ont permis de confier à des Gabonais de plus en plus de postes que détenaient naguère des étrangers.