Mondialisation à deux
vitesses
La
mondialisation à deux
vitesses n'est pas un vain mot ni une lubie de gauchiste
en mal de slogans mobilisateurs. L'échec sur la
question du coton récemment à Cancun (Mexique) l'a
démontré
et a levé encore plus haut un coin du voile - de
l'hypocrisie et du mépris des puissances du Nord.
L'échec
des négociations sur la question du coton souligne
une fois de plus l'hypocrisie des pays occidentaux. Ceux-ci,
les Etats-Unis en tête mais aussi l'Union Européenne,
subventionnent à grands frais leurs planteurs de
coton au détriment des planteurs africains qui se
retrouvent dans l'incapacité d'écouler leurs
produits et de vivre de leur travail, leurs pays (Mali,
Burkina Faso, Bénin, Tchad) ne pouvant soutenir
au même niveau leurs agriculteurs.
C'est
une atteinte aux règles du libre commerce dont ces
pays se font les chantres. C'est aussi et surtout la démonstration
(s'il en était encore besoin) qu'ils veulent une
mondialisation qui serve avant tout leurs intérêts.
Ceux-ci qui pensaient que la mondialisation était
une chance pour les pays en développement en sont
pour leurs frais.
Il
est temps d'ouvrir les yeux et de réflechir dans
un premier temps aux moyens d'imposer à tous
les pays, furent-ils puissants, le respect des décisions
collectives de l'OMC. Ensuite, il faut mettre à contribution
les intelligences et les énergies pour construire une
véritable alternative, réaliste
et plus profitable aux peuples et aux Etats;
Le
monde est arrivé à un tournant
politique, économique
et stratégique qui impose de définir
de nouveaux cadres de délibération collective
internationale, sur la question du commerce comme sur
d'autres. Ces cadres doivent être conçus de façon à
donner à chaque Etat, à chaque peuple une juste place
et une chance réelle de développement. On ne semble
pas en prendre le chemin.
Rodrigue
Ossi A Lumbangoye